10.9.20

Récit de Randonnée | Le Plateau d'Emparis



La Montagne nous offre le Décor : C'est à nous d'inventer l'Histoire qui va avec !

Un peu plus d'un an après avoir gravi les Cinq Cols, notre petit groupe de randonneurs s'est à nouveau réuni pour une nouvelle aventure équestre en montagne. Cette année-là, nous avions choisi la randonnée dont l'orage nous avait privés deux ans auparavant : le Plateau d'Emparis.
Un lieu mythique, à plus de 2300m d'altitude, à la frontière de l'Isère et des Hautes Alpes,
et qui surplombe la vallée de la Haute Romanche et offre une vue imprenable
sur le célèbre Glacier de la Meije... paraît-il !
Mardi 12 Septembre 2017 : du Lauzet au Chazelet
Un peu avant 9h ce matin-là, nous nous sommes tous retrouvés au Ranch : Anny & Philippe, Sybille & Dominique, Paulo, moi... & Vincent, notre nouveau membre d'équipage ! Du côté de la cavalerie, il y a eu aussi quelques changements : la grande Careless a remplacé Jaïro sous la selle de Dom', Anny a troqué Njut contre sa julie Une Danse, et le beau Sylvestre s'est joint au groupe, entre les mains bienveillantes de Vincent.
Il faisait froid, et gris, mais le temps semblait prêt à s'améliorer : cette année, nous ne renoncerions pas ! Nous avons donc doucement commencé la préparation de nos montures.
Il était environ 11 heures lorsque nous avons pris le départ, en direction du Col du Lautaret. Bien-sûr, nous marchions déjà dans la bonne humeur, heureux de commencer ensemble cette nouvelle aventure. Nous étions encore tous en terrain connu : la balade du Col du Lautaret, nous la connaissons par coeur !
Dominique, perché sur son immense trotteuse, a naturellement pris la tête de l'expédition, et nous traversions le fond de vallée, en riant, en bavardant, et en profitant des paysages de notre paradis de montagnes.
Prince ne semblait pas très motivé, mais remuait un peu lorsque nous passions là où nous avons l'habitude de galoper - mais nous ne partions pas pour une simple balade, et il nous fallait préserver notre énergie (et surtout celle des chevaux !) en restant au pas. Le petit pont, la grande montée, puis la petite, et enfin le sentier qui longe la Guisane naissante, nous ont menés doucement jusqu'au sommet du Col.
La Vallée de la Haute Romanche s'offrait alors à nos yeux, et nous avions déjà une très jolie vue sur le Glacier de la Meije. Sur le parking du col, Prince m'a gentiment signalé que c'est ici que nous faisons normalement demi-tour pour rentrer, et il a fallu que les autres passent devant nous pour que nous puissions nous engager sur le sentier qui nous emmènerait au Pied du Col. Nous quittions la vallée de Serre Chevalier, et mon poney réalisait pour de bon que nous partions pour une vraie randonnée.
Nous marchions alors face à la Meije, au milieu d'alpages jaunis par l'arrivée de l'automne ; le joli sentier surplombait la route et le fond de la vallée. Nous avons traversé de petits marécages dans lesquels certains chevaux se sont montrés un peu hésitants, et d'autres plutôt... sautillants !
Chacun trouvait doucement sa place et son rythme. Sybille et moi, sur nos poneys, avons finalement été distancées par les chevaux de tête, et lorsque Prince et Holy se sont agacés de cet abandon, le groupe s'est arrêté pour nous attendre.
Nous avons mis pied à terre pour traverser la route, et sommes ainsi descendus à pieds jusqu'à la rivière, en traversant le tout petit hameau du Pied du Col. Ce chemin nous rappelait notre première randonnées ensemble, il y a déjà cinq ans ; mais cette fois, nous avancions simplement comme une équipe d'habitués, en nous suivant les un les autres et en plaisantant. Et je profitais de ces premiers instants à pieds avec mon Prince, qui me suivait sagement, sur ce chemin sans difficulté.
Sous le hameau, non loin de l'eau, nous avons trouvé quelques arbres où attacher les chevaux pendant que nous pique-niquions. Nous les avons dessellés pour qu'ils profitent eux aussi de leur pause, et nous nous sommes installés autour d'un repas copieux et gourmand - comme d'habitude ! Il était un peu tard, et il nous restait encore un long chemin à parcourir ; la sieste n'a donc pas duré, et après avoir brossé et ressellé nos montures, nous sommes repartis, en selle.
Nous sommes revenus un peu sur nos pas et avons traversé à nouveau le Pied du Col, avant de prendre la direction du hameau des Courses. Le chemin nous ramena au dessus de la route, & nous entamions alors l'ascension du petit Col de l'Aiguillon. Le sentier était très beau, parfois en pente douce, parfois plus raide, ce qui ne semblait pas décourager les chevaux qui marchaient d'un bon pas, au milieu des champs d'herbes dorées.
La jolie fontaine du petit village des Courses nous a permis de remplir nos gourdes et de désaltérer les chevaux les plus courageux, certains étant trop inquiets de passer la tête sous l'arche de pierre qui l'abritait.
Un peu plus haut, Paulo a choisi de couper à travers champs pour s'éloigner un peu plus de la civilisation. Prinçou, joyeux, en a profité pour s'offrir un petit galop, et rejoindre Paulo et Vincent à l'avant.
Une dernière côte, un peu plus raide, nous a ensuite menés jusqu'au sommet du Col de l'Aiguillon, à 2059m d'altitude ; nous y avons fait une pause, le temps de prendre quelques photos, avant de nous remettre en selle pour entamer la descente, de l'autre côté.
Quelques dizaines de mètres plus loin, le sentier, plus raide, nuos a invités à mettre pied à terre pour continuer à pieds jusqu'à Entraigues : un tout petit bout de hameau, où commence la route qui nous mènera au Chazelet. Il y avait là une petite fontaine, sans abri cette fois, où chacun a pu boire, pendant que nous rattachions nos imperméables à nos selles et nous remettions à cheval.
Le temps s'était un peu arrangé, et la Meije se dessinait à nouveau face à nous, sublime. Dominique & moi avions pris la tête, côte à côte, en bavardant et en admirant les jolis petits chalets tout autour de nous. A notre gauche, un sympathique ravin nous séparait du Col de l'Aiguillon et du sentier que nous venions d'emprunter. Je priais Prince de marcher de l'autre côté de la petite route en terre. Cette dernière rejoignait bientôt la route goudronnée, que nous avons empruntée et quittée par intermittence, lorsque des sentiers parallèles (un peu vertigineux d'ailleurs) nous le permettaient.
Les chevaux étaient calmes, et toujours épatants : les bâches, les chemin en dévers, les talus... rien ne les impressionnait. Nous, en revanche, n'étions pas toujours très rassurés... particulièrement lorsqu'il a fallu franchir un talus en montée raide, dos au vide, par exemple. "Ici mon Prinçou, si tu glisses ou trébuches, nous dégringolons jusqu'à la Grave, et faisons plouf ! dans la Romanche !" Mais aucun de nos merveilleux compagnons n'a glissé ou trébuché, personne n'a dégringolé, et bientôt, nous entrions dans le petit village du Chazelet.
Nous y avons retrouvé notre super équipe logistique et avons mis en place ensemble le parc où les chevaux passeront deux nuits.

Il ne nous restait plus qu'à nous installer au gîte "Chez Baptiste", où nous avons été chaleureusement reçus ; un petit bout de grange a même été mis à notre disposition pour entreposer le matériel des chevaux. Il était déjà presque l'heure du dîner ; ce dernier fut copieux, et délicieux. Et, après une dernière visite aux chevaux, nous avons profité d'une nuit ressourçante dans les très confortables dortoirs.


Mercredi 13 Septembre 2017 : le Plateau d'Emparis
Comme l'année dernière, l'impatiente que je suis a ouvert les yeux avant l'aube, au matin du deuxième jour. Le dortoir ronflait encore, et je surveillais le ciel à travers le vélux, en revant du lever de Soleil sur le glacier. Lorsque j'ai entendu Paulo se lever, je l'ai imité et suivi au pré des chevaux. Le Glacier de la Meije, coiffé de quelques nuages, se réveillait dans une ambiance un peu magique.
Nous avons déjeuné, puis sorti nos affaires de la petite grange et réparti le pique-nique dans les 12 saccoches (et demi), avant d'aller chercher les chevaux au pré. Devant le gîte, chacun a pansé et harnaché sa monture ; nous échangions les brosses et nous entraidions, toujours de très bonne humeur.
Lorsque tout le monde fut prêt, nous sommes sortis du village, à pieds, et nous sommes arrêtés à la fontaine. Toutes les fontaines étaient décidément nichées dans de petits abris de pierre, et certains de nos chevaux refusaient toujours d'y mettre le bout du nez.
Un peu plus loin, à la sortie du Chazelet, nous nous sommes mis en selle et avons pris la direction des derniers petits hameaux avant le plateau. Paulo était resté en licol, et avec son accord, j'ai retiré le mien et libéré la tête de mon Prince - en randonnée, en montagne et en "cordelette"... je n'y aurais jamais cru ! Nous avons même pris la tête du groupe ainsi ; je nageais en plein rêve.
La petite route en terre nous a menés à travers de minuscules hameaux, nous sommes passés devant plusieurs chalets et bergeries, et avons même croisé des ânes, qui, comme l'année dernière, on suscité l'inquiétude de nos compagnons.


Au bout de cette route, nous avons bifurqué sur un petit sentier, et commencé pour de bon l'ascension vers Emparis. Le chemin est vite devenu plus raide ; en suspension sur nos étiers, nous encouragions et guidions nos braves montures jusqu'au Plateau. La grimpette ne fut pas très longue ; bientôt, de grandes étendues vallonnées sont apparues devant nous.
Nous avons mis pied à terre et laissé les chevaux se remettre de l'effort qu'ils venaient de fournir, avant de nous diriger, à pieds, vers un panneau que nous apercevions un peu plus loin. Ce dernier indiquait le Plateau d'Emparis à 5 kilomètres ; pourtant, déjà, nous avions l'impression d'y être. Tout autour de nous, d'immenses alpages s'étendaient à perte de vue ; il n'y avait pas un seul arbre à l'horizon, seulement de l'herbe sèche, des collines et des vallons.
Nous avons continué à marcher sur le sentier, puis nous sommes remis en selle : le chemin ne montait plus, et même, il descendait légèrement. Les chevaux marchaient d'un bon pas, et comme souvent, mon Prince avait pris du retard ; il s'arrêtait régulièrement pour regarder autour de lui, intrigué, toujours aussi curieux de découvrir des contrées inconnues. Lorsque nous avons finalement rattrapé le groupe, le sentier s'est transformé en petite route de terre et nous avons retrouvé, à contre-cœur, un peu de civilisation, là où le Plateau est accessible en voiture.
Quelques chalets, un refuge et même une grande baraque au style austère sont posés là et gâchent un peu la magie des paysages ; mais tout en nous offusquant de la présence d'un tel bâtiment ici, nous avons profité de ses colonnes pour attacher nos chevaux et déjeuner à l'abri du vent.
Mais le ciel était sombre et les nuages bas ; la baraque n'a pas suffit à nous protéger de l'humidité, et le pique-nique n'a pas duré - ou du moins, juste le temps de nous régaler, quand même. Nous avons ressellé rapidement nos montures et nous sommes remis à cheval et en chemin, sous une petite pluie fine.
Nous avons quitté ce peu de civilisation, pour arpenter cette fois le vrai cœur du célèbre Plateau d'Emparis. La plus ne s'est pas éternisée ; le nuage qui nous entourait s'est dissipé, découvrant un paysage plus grandiose encore que ceux que nous avions déjà traversés. Le plateau s'étendait devant nous, et partout, des sentiers serpentaient dans les vallons. J'aurais voulu galoper des heures entières dans cette immensité sauvage, sauter par dessus les ruisseaux, suivre chaque petit chemin et contourner chaque colline pour découvrir ce qu'elle cache. Le Plateau d'Emparis était bien plus grand, et plus merveilleux encore que je ne l'avais imaginé. 


Une seule journée serait bien trop cuorte pour l'explorer entièrement, et nous avions choisi d'aller découvrir ses incontournables lacs. Nous continuions donc notre chemin, sous un ciel toujours très gris- mais aucun nuage ne pouvait gâcher notre joie d'être enfin làn ensemble... peu importe le froid ou l'humidité. Des panneaux nous indiquèrent bientôt la direction du Lac Lérié et du Lac Noir, à quelques kilomètres. Tous les sentiers que nous empruntions étaient plutôt plats, et les chevaux marchaient bien, parfois côte à côte, parfois en file indienne. Nous avons à nouveau croisé des brebis, bien plus intriguées par nos chevaux que l'inverse ; et nous avons même aussi aperçu deux chevaux parqués là - il y a eu quelques regards et hennissements curieux, mais nous avons continué notre chemin.


Nous avons bienntôt atteint le Col du Souchet, qui, du haut de ses m d'altitude, fait face au Glacier de la Meije. Nous y sommes arrivés les uns après les autres, et les uns après les autres, nous avons eu le souffle coupé par le spectacle qui s'offrait à nous yeux éblouis. La tête dans les nuages, la Meije perçait par endroit l'épais brouillard qui l'entourait, découvrant ainsi ses rochers pointus, ses abruptes versants de glace et son éternel manteau blanc ; c'était merveilleux, majestueux, magique.
Nous nous sommes arrêtés pour admirer et immortaliser cette magie, avant de prendre le chemin des lacs. Ce choix d'itinéraire n'a d'ailleurs pas trop plu à Prince, qui aurait préféré se diriger vers la maison - tête de mule !
Caché derrière une toute petite colline, le lac Lérié ne tarda pas à apparaître. Il était beau, tout au bord du plateau, entouré d'une petite crête rocheuse qui semblait le protéger, l'empêcher de dégringoler les falaises et de se vider dans la vallée, tout en bas. Les nuages avaient recouvert la Meije en arrière plan - mais par beau temps, ce tableau devait être plus sublime encore !

Pour contourner ce petit lac et nous diriger vers son voisin un peu plus haut, de larges rochers plats encombraient le sentier ; leur franchissement m'a rappelé un peu la traversée des Rochilles, l'année dernière. Et comme l'année dernière, les chevaux ont fait preuve d'une agilité épatante. Même la jolie Une Danse, peu expérimentée en montagne, randonnait déjà comme si elle l'avait fait toute sa vie.
Nous nous rapprochions de plus en plus de la bordure du plateau, jusqu'à marcher à quelques mètres à peine des falaises vertigineuses et du précipice. Nous montions à pieds, car la pente était raide, nous rappelant la difficulté de la randonnée en montagne. En bonnes dernières, Anny et moi avons laissé le reste du groupe nous distancer, et les avons rejoint au bord du lac.
Le Lac Noir, entouré de roches sombrent, porte bien son nom, et le ciel qui s'y reflétait lui donnait encore plus de charme, de mystère. Pour la première fois ce jour-là, je n'aurais en aucun cas souhaité un autre temps.
Les chevaux y ont bu, puis nous nous en sommes éloignés, redescendant, toujours à pieds, vers le lac Lérié. Nous nous y sommes arrêtés à nouveau le temps de nous remettre en selle, et sommes revenus sur nos pas jusqu'au Col du Souchet. Les chevaux semblaient soudain emplis d'une énergie nouvelle, et n'ont pas eu besion du panneau pour retrouver la direction du Chazelet !
Nous retrouvions des sentiers relativement plats ; Dominique et Careless, en tête, accéléraient le pas, et les poneys, moins hauts sur pattes, nous volaient parfois quelques foulées de trot pour les suivre. Nous continuions la traversée d'Emparis, en nous éloignant peu à peu du coeur du plateau. Nous avons rencontré des vaches (tout près du chemin, au secours !), et avons retrouvé la Meije, qui sortait à nouveau des nuages, majestueuse, alors que nous marchions face à elle.
Contournant une dernière colline, nous quittions bientôt le Plateau, le laissant disparaître derrière nous tandis que nous apercevions, bien plus bas, le village que nous avions quitté au matin. Une longue descente à travers le domaine skiable du Chazelet nous attendait, et nous l'entamions, à pieds. Bien-sûr, Prince avait repris sa place favorite à l'arrière du groupe, et bien-sûr, à force de regarder le paysage, nous nous laissions distancer... et je profitais de ce presque tête à tête avec mon poney parfait.
Apercevant soudain un coureur se dirigeant vers nous, le groupe s'est arrêté pour nous attendre. C'était mon amoureux, mon Coeur d'Amour, qui venait à notre rencontre pour partager un bout de randonnée avec nous ! Nous avons donc marché ensemble, et avec mon petit Meîko, jusqu'au Chazelet - le tableau était parfait.
A l'entrée du village, Coeur d'Amour a repris la route vers le Lauzet, et nous sommes remontés au gîte. Après les avoir dessellés, nous avons ramené nos courageuses montures à leur pré - entre roulades et brouting, il n'y en avait qu'une, la belle princesse du désert, qui trouvait encore l'énergie de cavaler de cheval en cheval, pour jouer. Mais elle ne truova aucun volontaire, et se résigna vite, elle aussi, à se reposer.
Quant à nous, nous avons fêté comme il se doit cette randonnées que nous attendions tant, sirotant notre champagne en discutant avec enthousiasme de notre passion commune. Nous nous sommes à nouveau régalés d'un copieux dîner, avant de retrouver non sans joie le confort de nos dortoirs.

Jeudi Septembre : Retour vers le Lauzet
Le réveil fut bien plus difficile en ce troisième matin, et lorsque j'ai enfin émergé, malade, tout le monde était presque déjà au petit déjeuner. Le ciel, sombre et menaçant, ne fit qu'entacher mon enthousiasme déjà timide. Pressentant l'arrivée de la pluie, nous nous sommes dépêchés de rassembler nos affaires et de démonter le parc des chevaux ; notre équipe logistique viendrait chercher tout ça quelques heures après notre départ.
 Une fois les chevaux sellés et le pique-nique chargé, nous avons remercié l'équipe du gîte pour leur accueil et avons traversé le village,, à pieds, avant de nous mettre en selle. Les chevaux, impatients de rentrer, ne tenaient pas en place. Prince essayait de prendre la tête du groupe, mais même au petit trot, il ne parvenait qu'à peine à suivre le pas de Careless et Sylvestre ; Vincent se moquait gentiment.
Nous avons marché jusqu'aux Terrasses, sous une petite pluie fine. Nous n'avions pas prévu d'emprunter le même itinéraire que pour venir, mais de descendre à la Grave, et de suivre un chemin de l'autre côté de la Romanche, pour rejoindre le Pied du Col. Au fur et à mesure que la matinée avançait et que nous perdions de l'altitude, le temps semblait s'arranger - et mon état aussi.
 Nous avons marché à pieds des Terrasses à la Grave et avons remis le pied à l'étrier en arrivant en fond de vallée. Un pont de bois nous mena de l'autre côté de la rivière, et nous avons emprunté un superbe chemin, dans la forêt. Nous découvrions et redécouvrions ces paysages cachés de la Haute Romanche avec émerveillement : tout ici était magnifique, des petits alpages aux forêts de bouleaux qui bordaient le torrent. A un endroit où ce dernier était facilement accessible, les chevaux ont bu, et Prince s'est offert quelques minutes d'amusement dans l'eau, comme à son habitude.

Après cette petite pause, nous avons repris le sentier qui devenait alors un peu raide, puis surplombait la Romanche de manière un peu vertigineuse ; à la fin de ce passage, Anny et moi étions bien contente d'être à nouveau bien à plat.
Nous arrivions sous le Pied du Col, et avons déjeuné non loin de là où nous nous étions arrêtés le premier jour. Le temps s'était considérablement éclairci, et nous envisagions sérieusement de nous engager en direction du Col d'Arsine, sur l'itinéraire prévu au départ. Mais il a suffit que nous nous installions autour de notre bon pique-nique pour que de nouveaux nuages noirs apparaissent et nous en dissuadent.
 Nous avons donc préféré renoncer à ce bout d'aventure, et avons déjeuné rapidement pour repartir avant le retour de la pluie ; mais celle-ci ne tarda pas à nous rattraper. Nous avons donc gravi le Col du Lautaret par les sentiers que nous avions déjà empruntés deux jours auparavant pour en descendre. Vincent et moi avions pris la tête et bavardions avec entrain, mais je dois avouer que je ne garde pas un très bon souvenir du reste de la journée - à nouveau malade, et sous une pluie battante.
Nous sommes finalement arrivés au Lauzet en milieu d'après-midi, trempés jusqu'aux os, et gelés. Nous avons dessellé et soigné nos adorables compagnons à l'abri dans l'écurie. Puis nous avons posé ensemble une dernière fois pour la désormais traditionnelle photo d'arrivée... avant de nous séparer nos douches chaudes (... ou pas !) et des vêtements secs.

Mais nous étions heureux, malgré tout. Malgré le froid, la pluie, les maux de tête, de ventre... nous l'avions fait. Nous avions randonné, ensemble, sur le mythique Plateau d'Emparis. Les chevaux, même ceux qui découvraient la randonnée ou la montagne, avaient été extraordinaires, et nous avaient encore permis de partager une aventure merveilleuse.
Quant à notre petit groupe, il était devenu une comme une famille, et derrière ce nouvel au revoir se cachait un rendez-vous, car c'est certain, nous recommencerons l'an prochain : ailleurs, mais ensemble <3

                     Toujours Plus !           
Récits de Randonnée : Chemin du Roy et Col d'Arsine

1 commentaire:

  1. Jour 1 : que ça fait drôle de reconnaitre les chemins pris avec Fiona :) Les photos que t'as pris sont vraiment superbe et les paysages <3 j'adooooooore. La photo avec la fontaine trop drôle !
    Jour 2 : Quel beau paysage au réveil ! Mince pour les chevaux qui voulaient pas boire :( Purée trop cool en rando en cordelette :D La classe ! Les minuscules hameaux devaient être trop mignons. Ho pour les ânes, Fiona aurait sacrément paniqué je penses =P C'est superbe ce paysage avant la cabanote. Les photos de Prince en "liberté" sont très joliiiiiiiies. Vraiment beau ce plateau ! C'est superbe ce lac, j'adore ! Mdr pour les vaches. Juste après les vaches, les photos avec ces montagnes en arrière plan sont à couper le souffle ! WHAW
    >Apercevant soudain un coureur se dirigeant vers nous, le groupe s'est arrêté pour nous attendre. C'était mon amoureux, mon Coeur d'Amour, qui venait à notre rencontre pour partager un bout de randonnée avec nous ! > Whaw ! Quelle belle surprise =D trop trop chouette !
    3 ème jour : La photo dans la rivière, trop chouette ! Et les paysages sont aussi sympa avant. Vraiment dommage cette fin de rando, entre toi qui est malade et cette météo pourrie :( mais il faut garder en tête le reste qui était génial ! Vivement l'année prochaine =D

    RépondreSupprimer